La rigueur documentaire et la précision de la narration séduiront les amateurs d'histoire concrète, celle des recherches sur les V2 ou des combats sur le front de l'est. Ce beau roman placé sous le signe de la culture contre la barbarie et du sacrifice contre la servitude fait écho aux vers de Robert Desnos en 1943:"Ce coeur qui haïssait la guerre/ Voilà qu'il bat pour le combat et la
Salut à toi de faire l'analyse linéaire de ce poème, cependant je peut toujours t'aider à organiser tes idées. Déjà, t'es tu renseignés sur l'auteur, le mouvement littéraire, le thème, le registre, le type et le genre de ce texte ? T'es tu penchés sur sa structure ? Ces éléments sont essentiels pour pouvoir répondre aux deux questions qu'il t'es posés. Par la suite, lignes par lignes tu relèves les procédés que tu as appris en cour. Exemple le titre est lui même un procédé, qui souligne l'opinion du poète. Puis c'est à toi de trouver chaque procédé afin de montrer quel effet il donne au lecteur. Ainsi tu pourras établir ta problématique et organiser ton plan
RobertDesnos (Contrée, 1942-1943 - éditions Gallimard, 1962) _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Ce coeur qui haïssait la guerre. Ce coeur qui haïssait la guerre. voilà qu'il bat pour le combat et la bataille ! Ce coeur qui ne battait qu'au rythme des marées, INTRODUCTION Ce cœur qui haïssait la guerre » est un poème écrit par Robert Desnos durant la seconde guerre mondiale. Robert Desnos est un poète français, né en 1900 à Paris et mort du typhus le 8 juin 1945 au camp de concentration Theresienstadt en Tchécoslovaquie, donc après la libération du camp et la signature de l’armistice 8 mai 1945. Dadaïste puis surréaliste. Autodidacte, il s’engage dans le journalisme, continue à écrire des poèmes. En 1930, il publie le recueil Corps et biens Démobilisé en 1940, il travaille notamment pour le journal " Aujourd'hui ". La rafle du Vel'd'Hiv le conduit à s'engager dans la Résistance. Le recueil Destinée arbitraire, a d’abord été publié en 1942 dans L’Honneur des poètes, ouvrage collectif de poètes résistants puis beaucoup plus tard dans le recueil Destinée arbitraire en 1975. Publié à titre posthume en 1975 mais constitué de textes écrits entre 1939 et 1945. Dans ce poème, il fait ainsi explicitement référence à la guerre en appelant les français à s'engager tout en affirmant son idéologie pacifiste. le poéme exprime donc un paradoxe dechirant la haine de la guerre et la necessité de combattre Problématiques possibles De quelle manière s'exprime l'engagement de Desnos dans ce poème ?• En quoi ce poème de Desnos est-il un texte engagé ? • Comment Desnos parvient-il à rendre son poème efficace ? • A quoi tient l’efficacité de ce poème ? AXE 1 Changement d'état Dés le 1er vers, une situation impose un changement et celui-ci est perceptible par le passage de l'imparfait "qui haissait" au présent "voilà qu'il bat"Ce cœur qui haïssait pacfisme imparfait la guerre voilà qu’il bat présent pour le combat et la bataille ! combat Passage d’un état antérieur lié à la paix,au surréalisme à un présent qui impose un engagement. Rappel des mots de la préface sur le rôle de la poésie et des poètes en fonction des circonstances "C'est vers l'action que les poètes à la vue immense sont, un jour ou l'autre, entraînés". On observe le mêm principe aux vers suivant Même construction que le vers précédent Ce cœur + passé+ Voilà que + présent Présent = »guerre » combat » ;bataille ;sang brûlant, haine… Ce qui est au présent indique colère, violence….Présence d’un champ lexical important de la violence et du combat qui s’oppose à l’état antérieur suggéré par qu’au rythme des marées, à celui des saisons, à celui des heures du jour et de la nuit,vie/ Nature/sérénité » Ce cœur qui ne battait qu’au rythme des marées, à celui des saisons, à celui des heures du jour et de la nuit,vie rythme 6_6_6_6 très régulier dans le passé qui s’oppose au chaos du présent. Voilà qu’il se gonfle et qu’il envoie dans les veines un sang brûlant de salpêtre et de haine. AXE 2 le coeur combattant Ce champ lexical de la violence et du combat il est activé par le cœur puisque ce cœur est le sujet de l’action . Révolte contre le nazisme Révolte contre Hitler et mort à ses partisans ! »Et qu’il mène un tel bruit dans la cervelle que les oreilles en sifflent, l’émotion représentée par le cœur » réveille la raison cervelle » qui va conduire au qu’il n’est pas possible que ce bruit ne se répande pas dans la ville et la campagne, double négation qui cherche à convaincre que la révolte ne peut que s’étendre Comme le son d’une cloche tocsin appelant à l’émeute et au combat. Sous-sujet 4 le terme cœur » apparaît 7 fois v-1-2-8-9-13-16 en plus du titre. dont une au centre du poème – Le cœur représente également de façon métaphorique la situation paradoxale du poète à travers la polysémie mot qui à plusieurs sens du verbe battre » qui renvoie à la fois à la guerre, aux battements cardiaques, et à la lutte pour la liberté v-1 voilà qu'il bat pour le combat et la bataille ». AXE 3 Appel collectif à se battre pour la liberté la metaphore du coeur montre la dimension vital de ce combat pour la libertéPassage au pluriel "ecoutez" 2eme pers pliriel de l'impératifÉcoutez,impératif interpellation des lecteurs par le poète qui renforce sa volonté d’appeler au combat je l’entends qui me revient renvoyé par les échos.resonnance du bruit envahissant par les échos mais qui en fait n’est pas l’echo mais le cœur des hommes donc logiquement Passage au pluriel/ plus seulement le cœur du poète Mais non, c’est le bruit d’autres cœurs, de millions d’autres cœurs battant comme le mien à travers la France. reconnaissance, d’une valeur commune la liberté V. 26 Ils battent le sing. du vers 1 est maintenant un pluriel ; un collectif au même rythme pour la même besogne tous ces cœurs,répétition de même » montre l’osmose dans le besoin de liberté Leur bruit est celui de la mer à l’assaut des falaises Et tout ce sang le sang qui oxygène le corps et qui permet lavie porte dans des millions de cervelles un même mot d’ordre Révolte contre Hitler et mort à ses partisans ! forme de discours direct, de slogan, d’appel direct à la révolte recherche la force du message ; convaincre Révolte contre Hitler et mort à ses partisans ! forme de discours direct, de slogan, d’appel direct à la révolte recherche la force du message ; convaincre AXE 4 justification du combat Retour au sing dans la derniere partie du poemePourtant rappel du pacifisme de départ d’où la répétition haissait laguerre, le nazisme oblige à la révolte ce cœur retour au singulier haïssait la guerre et battait au rythme des saisons,tout ce qui a trait à l’avant au pacifisme est rappelé à l’imparfait Justification de la lutteMais encore justification de la lutte un seul mot ce singulier montre la puissance de la valeur du mot liberté » qui a lui seul réveille des millions hyperbolique de consciences cervelles Liberté a suffi à réveiller les vieilles colèresretour au pluriel Et des millions de Français se préparent dans l’ombre Résistance à la besogne combat des résistants que l’aube proche la libération leur ces cœurs qui haïssaient retour au passé et au pluriel- répétition montre que ces résistants étaient pacifistes ; que ce sont les circonstances qui en font ds combattants / la guerre battaient pour la liberté mais en temps de paix, leur cœur était déjà attaché à la liberté au rythme même des saisons et des marées, du jour et de la nuit. valeurs stables, conservées
Robert Desnos 20ème siècle, Poèmes, Robert Desnos Ce cœur qui haïssait la guerre voilà qu'il bat pour le combat et la bataille ! Ce cœur qui ne battait qu'au rythme des marées, à celui des saisons, à celui des heures du jour et de la nuit, Voilà qu'il se gonfle et qu'il envoie dans les veines un sang brûlant de salpêtre et de haine.
Le Groupe Fructidor Textes et chansons du spectacle "Poètes sans fusils - Résistants sans papiers" CE COEUR QUI HAISSAIT LA GUERRE de Robert Desnos - NUITS ET BROUILLARDS de Jean Ferrat CAHIERS DU SUD de Jean Ballard - CONSEILS A L'OCCUPE de Jean Texcier- LA DEFENSE ELASTIQUE Pierre Dac ?? - LEVE-TOI ET MARCHE d'Edith Thomas - COURAGE de Paul Eluard NOUVEL ALPHABET FRANCAIS anonyme - FAUT PAS FRANCINE chanté par Fernandel- LA ROSE ET LE RESEDA de Louis Aragon - LA COMPLAINTE DU PARTISAN de E. d'Astier de la Vigerie JE TRAHIRAI DEMAIN dE Marianne Cohn - DANS MA CELLULE Arlette Humbert Laroche L'ENFANT de Yann Foll - CHANSON DE Madeleine Riffault - Sur l'air de "J'ai du bon tabac" Cahier d'Hypnos extraits- Billet à F. Curiel de René Char - LE VEILLEUR DU PONT AU CHANGE de Robert Desnos Extrait d'un texte de Michel Etiévent- AUX ARMES FRANCS TIREURS Chant du - 22 octobre 1941 LES FUSILLES DE CHATEAUBRIAND de René Guy Cadou - LETTRE de Henri Fertet - L'AFFICHE ROUGE de Louis Aragon - SONNET de Jean Cassou - LE DROIT DE RESISTANCE de Herbert Marcuse FINISSON CE SIECLE POURRI de Patrick Perez Sécheret - L'ESTACA de Lluis Llach CE CŒUR QUI HAÏSSAIT LA GUERRE Robert Desnos Ce cœur qui haïssait la guerre voilà qu'il bat pour le combat et la bataille ! Ce cœur qui ne battait qu'au rythme des marées, à celui des saisons, à celui des heures du jour et de la nuit, Voilà qu'il se gonfle et qu'il envoie dans les veines un sang brûlant de salpêtre et de haine. Et qu'il mène un tel bruit dans la cervelle que les oreilles en sifflent Et qu'il n'est pas possible que ce bruit ne se répande pas dans la ville et la campagne Comme le son d'une cloche appelant à l'émeute et au combat. Écoutez, je l'entends qui me revient renvoyé par les échos. Mais non, c'est le bruit d'autres cœurs, de millions d'autres cœurs battant comme le mien à travers la France. Ils battent au même rythme pour la même besogne tous ces cœurs, Leur bruit est celui de la mer à l'assaut des falaises Et tout ce sang porte dans des millions de cervelles un même mot d'ordre Révolte contre Hitler et mort à ses partisans ! Pourtant ce cœur haïssait la guerre et battait au rythme des saisons, Mais un seul mot Liberté a suffi à réveiller les vieilles colères Et des millions de Français se préparent dans l'ombre à la besogne que l'aube proche leur imposera. Car ces cœurs qui haïssaient la guerre battaient pour la liberté au rythme même des saisons et des marées, du jour et de la nuit. haut de page NUITS ET BROUILLARS Paroles et Musique Jean Ferrat 1° Ils étaient vingt et cent, ils étaient des milliers Nus et maigres, tremblants dans ces wagons plombés, Qui déchiraient la nuit de leurs ongles battants Ils étaient des milliers, ils étaient vingt et cent. Ils se croyaient des hommes n'étaient plus que des nombres, Depuis longtemps leurs dés avaient été jetés, Dès que la main retombe il ne reste qu'une ombre Ils ne devaient jamais plus revoir un été. 2° La fuite monotone et sans hâte du temps Survivre encore un jour, une heure obstinément Combien de tours de roues d'arrêts ou de départs, Qui n'en finissaient pas de distiller l'espoir. Ils s'appelaient Jean; Pierre, Natacha ou Samuel, Certains priaent Jésus, Jéhovah ou Vichnou D'autres ne priaent pas mais qu'importe le ciel Ils voulaient simplement ne plus vivre à genoux. 3° Ils n'arrivaient pas tous à la fin du voyage Ceux qui sont revenus peuvent-ils être heureux Ils essaient d'oublier, étonnés qu'à leur âge Les veines de leurs bras soient devenues si bleus. Les allemands guettaient du haut des miradors, La lune se taisait comme vous vous taisiez, En regardant au loin, en regardant dehors Votre chair était tendre à leurs chiens policiers. 4° On me dit aujourd'hui que ces mots n'ont plus cours Qu'il vaut mieux ne chanter que des chansons d'amour Que le sang sèche vite en entrant dans l'histoire Et qu'il ne sert à rien de prendre une guitarre. Mais qui donc est de taille à pouvoir m'arrêter L'ombre s'est faite humaine, aujourd'hui c'est l'été, Je twisterais les mots s'il fallait les twister Pour qu'un jour les enfants sachent qui vous étiez. 5° Vous étiez vingt et cent, vous étiez des milliers Nus et maigres, tremblants dans ces wagons plombés, Qui déchiriez la nuit de vos ongles battants Vous étiez des milliers, vous étiez vingt et cent. haut de page JEAN BALLARD INTRODUCTION AUX CAHIERS DU SUD. FIN JANVIER 1940 En septembre 1939, quand l'appel aux armes nous dispersa et fit la solitude en ces lieux que tant d'êtres ont rendus vivants, nous nous sommes crus non seulement obligés, mais tenus au silence. Aujourd'hui, 17 décembre cette date incite à nous ressaisir. Voilà 10 ans, jour pour jour, qu'André Gaillard mourait, laissant parmi nous une présence radieuse, une flamme qui semble grandir quand l'ombre se fait sur nos esprits. …Il n'eut jamais consenti à se taire et sa voix vibre encore d'avoir quitté prématurément sa bouche pour emplir celle de la grande Révolte qui s'ouvre à intervalles sur l'ignominie des temps. Il n'accepterait pas aujourd'hui notre silence . … Il serait le premier d'entre nous à réclamer contre l'état dégradant où quelques hommes, sortis des caves du mal, veulent réduire le monde. Il dénoncerait cette fange qu'ils nomment leur vérité ey leurs ruses grossières pour distiller ce poison dans les âmes libres. … Si André Gaillard avait pu vivre assez pour assister aux déchaînements des dictatures, nul doute qu'il n'eut pu contenir sa colère et son dégoût et que sa poésie, familière des cimes, n'eut fondu en traits de feu sur ces misérables et leurs larves malfaisantes ; nul doute, s'il vivait cette guerre, qu'il n'en verrait le terrible enjeu et qu'une fois de plus, refoulant ses larmes, il en accepterait l'horreur présente au nom de l'Homme à venir. Si la société évacue la poésie comme mode d'expression non productif, c'est peut-être que la poésie est un foyer de contestation, un acte de résistance, une incompatibilité fondamentale avec le système dominant ? [Jean Rouaud] haut de page QUELQUES ARTICLES DES "CONSEILS A L'OCCUPE" DE JEAN TEXCIER 1. Les camelots leur offrent des plans de Paris et des manuels de conversation les cars déversent leurs vagues incessante devant Notre Dame et le Panthéon pas un qui n'ait vissé dans l'œil, son petit appareil photographique. Ne te fais pourtant aucune illusion, ce ne sont pas des touristes. 2. Ils sont vainqueurs. Sois correct avec eux. Mais ne va pas pour te faire bien voir au devant de leurs désirs. Pas de précipitation. Ils t'en sauraient au surplus, aucun gré. 3. Tu ne sais pas leur langue ou tu l'as oubliée. Si l'un d'eux t'adresse la parole en allemand, fais un signe d'impuissance, et sans remords, poursuis ton chemin. 6. S'il te demande du feu, tends ta cigarette. Jamais, depuis les temps les plus lointains, on a refusé du feu -pas même à son ennemi le plus mortel. 7. S'ils croient habile de verser le défaitisme au coeur des citadins en offrant des concerts sur nos places publiques, tu n'es pas obligé d'y assister. Reste chez toi, ou va à la campagne écouter les oiseaux. 8. Depuis que tu es occupé, ils paradent en ton déshonneur. Resteras-tu à les contempler? Intéresse-toi plutôt aux étalages. C'est bien plus émouvant, car au train où ils emplissent leurs camions, tu ne trouveras bientôt plus rien à acheter 13. C'est entendu, ils savent chanter en cœur d'une voix juste, mais c'est au commandement comme pour un exercice respiratoire, chez nous les soldats chantent faux et rarement en mesure, mais ils ignorent la corvée du chant, ils chantent quand ça leur chante. 14. La lecture des journaux de chez nous n'a jamais été conseillée à ceux qui voulaient apprendre à s'exprimer correctement en français. Aujourd'hui, c'est mieux encore, les quotidiens de Paris ne sont même plus pensés en français. 20. Il est interdit de lacérer leurs affiches. Aussi te gardes-tu de les frôler même par temps de pluie. 21. Etale une belle indifférence ; mais entretiens secrètement ta colère. Elle pourra servir. 23. L'aigle allemand marche pompeusement et c'est le pas de l'oie. Partant en guerre contre l'Angleterre, ils chantent avec ostentation, et c'est peut-être le chant du cygne. 30. Tu grognes parce qu'ils t'obligent à être rentré chez toi à vingt-trois heures précises. Innocent, tu n'as pas compris que c'est pour te permettre d'écouter la radio anglaise ?. 32. En prévision des gaz, on t'a fait suer sous un grouin de caoutchouc et pleurer dans des chambres d'épreuve. Tu souris maintenant de ces précautions. Tu es satisfait d'avoir sauvé tes poumons. Sauras-tu maintenant préserver ton coeur et ton cerveau? Civil, mon frère, ajuste avec soin ton beau masque de réfractaire. Jean Texcier. haut de page LA DEFENSE ELASTIQUE 1° Un jour Adolphe Hitler S'prom'nant sous le D'nieper A dit j'vais vous montrer, j'ai du flair J'ai compris tout à coup Qu'la défense avant tout Devait être montée sur caoutchouc Ma méthode est basée sur l'élasticité Eins , zwei, drei Je vais vous l'expliquer Chaque pas en avant Doit être immédiatement Suivi la chose est claire De quinze pas en arrière Puis de manière adroite L'aile gauche glisse sur l'aile droite Pendant qu'l'aile droite Ebauche un virage sur l'aile gauche Ah,Ah,Ah,Ah C'est la défense élastique Ah,Ah,Ah,Ah Y'a rien d'plus chouette que c'truclà 2° C'est non seulement génial Mais encore radical Et bien plus actif que l'véronal L'astuce de tout'façon Est d'donner l'impression D' faire de la progression à reculon Faut déployer d'l'adresse Plus encore de souplesse Mine de rien, coudes aux corps en vitesse Quand une brèche se produit Sur un point du circuit On fait une épissure Qui colmate la fissure Pour n'pas être accroché Suffit d'se décrocher Et d'opérer son r'pli Avant qu' ça n'fasse un pli Ah,Ah,Ah,Ah C'est la défense élastique Ah,Ah,Ah,Ah Y'a rien d'plus chouette que c'truclà 3° S'défendre élastiquement Nécessite constamment Qu'on s'garde derrièr' pour prendre les d'vant Bref l'avance dans l'recul Est un fameux calcul Qui prouve bien que sans rien tout est nul C'est une formule heureuse Qui permet sans qu'on s'creuse D'annoncer une défaite victorieuse L'offensive à l'envers Ca démontre à l'ennemi Qui vous r'garde de travers Qu'on court plus vite que lui A quoi bon se colter Avec les Bolcheviks Vaut bien mieux les lacher Avec un élastique Ah,Ah,Ah,Ah C'est la défense élastique Ah,Ah,Ah,Ah Y'a rien d'plus chouette que c'truclà haut de page LEVE-TOI ET MARCHE Edith THOMAS Les Lettres Françaises juillet 1943 Peuple mort, peuple muet, peuple muré, peuple affamé, avec un gros poids de pierre sur la tête et sur le cœur ; Peuple du métro de tous les jours, avec ses chaussures de bois, et son livre qu'il lit, comme on s'évade par une fenêtre ouverte, un jour de printemps. Peuple français, peuple roumain, peuple bulgare, peuple grec, peuple serbe, et toi, peuple allemand, quand le temps sera-t-il venu ? La liberté n'a-t-elle plus de nom elle qui chaque matin était plus belle, comme une femme qu'on aime est plus jeune chaque matin. La liberté qui faisait crouler les châteaux et qui faisait lever les faux, et battre les fausses justices, la liberté n'a-t-elle plus de nom pour toi, ce matin ? Peuple sous le tas de pierre du silence. Peuple aux lèvres serrées, peuple aux membres brisés, au corps pantelant sous les bottes qui s'éloignent sur le trottoir, le miracle ne viendra que de vous et personne d'autre que vous ne dira comme à Lazare en son tombeau " Lève-toi et marche… " haut de page COURAGE Paul ELUARD Paris a froid Paris a faim Paris ne mange plus de jambon dans la rue Paris amis de vieux vêtements de vieille Paris dort tout debout sans air dans le métro Plus de malheur encore est imposé aux pauvres Et la sagesse et la folie De Paris malheureux C'est l'air pur c'est le feu C'est la beauté c'est la bonté De ses travailleurs affamés Ne crie pas au secours Paris Tu es vivant d'une vie sans égale Et derrière la nudité De ta pâleur de ta maigreur Tout ce qui est humain se révèle en tes yeux Paris ma belle ville Fine comme une aiguille forte comme une épée Ingénue et savante Tu ne supportes pas l'injustice Pour toi c'est le seul désordre Tu vas te libérer Paris Paris tremblant comme une étoile Notre espoir survivant Tu vas te libérer de la fatigue et de la boue Frères ayons le courage Nous qui ne sommes pas casqués Ni bottés ni bien élevés Un rayon s'allume en nos veines Notre lumière nous revient Les meilleurs d'entre nous sont morts pour nous Et voici que leur sang retrouve notre cœur Et c'est de nouveau le matin un matin de Paris La pointe de la délivrance L'espace du printemps naissant La force idiote à le dessous Ces esclaves nos ennemis S'ils ont compris S'ils sont capables de comprendre Vont se lever. haut de page NOUVEL ALPHABET FRANÇAIS La nation La gloire La République Les places fortes Les provinces Les lois Le peuple La justice La ruine La liberté La honte Le prix des denrées Mais l'espoir haut de page FAUT PAS FRANCINE ECOUTER LES RACONTARS Chantée par Fernandel - 1940 Une chanson de pure propagande... contre la propagande. Fernandel se prête ici à l'exercice difficile d'utiliser la chanson pour éduquer les français Méfiez vous de tout et ne croyez rien ! Cette chanson fait allusion au traître de Stuttgart c'était un français au service des allemands et qui faisait dans sa langue maternelle des émissions de propagande à destination de la France. Avec talent semble-t-il, car il était très connu, et il était très écouté. Il s'appelait Ferdonnet, mais je ne sais pas si ce français avait une réalité ou si c'était une invention de la propagande allemande... 1° Méfie toi ma Francine De tous les potins du quartier Des ragots d'la voisine Des cancans du laitier Par dessus tout ma belle Ne va pas t'alarmer De chaque fausse nouvelle Des gens bien informés... refrain Faut pas, faut pas Francine Écouter les racontars Des badauds par trop bavards Faut pas, faut pas Francine Te laisser embobiner par les bobards Ne crois pas qu'Hitler soit mal avec Staline Et qu'les boches aient bombardé Madagascar Faut pas, faut pas Francine Te laisser dégonfler par les âneries des canards 2° Méfie toi j't'l demande La TSF a des dangers de la sale propagande Des speakers étrangers Si parfois tu dégotes Stuttgart à la Radio Dis toi qu'tu s'rais idiote D'en croire un traître mot refrain Faut pas, faut pas Francine Écouter les racontars Du salopard de Stuttgart Faut pas, faut pas Francine Te laisser embobiner par ces bobards Quand je pense qu'il veut faire croire Quand il jaspine Que c'est un bon français De Barbès-Rochechouard Faut pas, faut pas Francine Te laisser dégonfler par ces discours là ! 3° Le Führer d'une voix tendre Nous redit chaque samedi Je ne veux plus rien prendre Maintenant que j'ai tout r'pris J'adore l'Angleterre J'adore les Français Pourquoi me faire la guerre Quand j'veux qu'on m'fiche la paix ! refrain Faut pas, faut pas Francine Écouter les racontars Du plus barbant des barbares Faut pas, faut pas Francine Te laisser embobiner par ses bobards S'il prend pour nous désarmer sa voix câline C'est pour mieux nous tomber d'ssus un peu plus tard Faut pas, faut pas Francine Te laisser dégonfler par ces propos d'paix Faut pas, faut pas Francine Te laisser dégonfler par ces propos d'paix, Si ! Na ! haut de page LA ROSE ET LE RESEDA Louis Aragon Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Tous deux adoraient la belle Prisonnière des soldats Lequel montait à l'échelle Et lequel guettait en bas Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Qu'importe comment s'appelle Cette clarté sur leur pas Que l'un fut de la chapelle Et l'autre s'y dérobât Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Tous les deux étaient fidèles Des lèvres du cœur des bras Et tous les deux disaient qu'elle Vive et qui vivra verra Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Quand les blés sont sous la grêle Fou qui fait le délicat Fou qui songe à ses querelles Au coeur du commun combat Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Du haut de la citadelle La sentinelle tira Par deux fois et l'un chancelle L'autre tombe qui mourra Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Ils sont en prison Lequel A le plus triste grabat Lequel plus que l'autre gèle Lequel préfère les rats Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Un rebelle est un rebelle Deux sanglots font un seul glas Et quand vient l'aube cruelle Passent de vie à trépas Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Répétant le nom de celle Qu'aucun des deux ne trompa Et leur sang rouge ruisselle Même couleur même éclat Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Il coule il coule il se mêle À la terre qu'il aima Pour qu'à la saison nouvelle Mûrisse un raisin muscat Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas L'un court et l'autre a des ailes De Bretagne ou du Jura Et framboise ou mirabelle Le grillon rechantera Dites flûte ou violoncelle Le double amour qui brûla L'alouette et l'hirondelle La rose et le réséda COMPLAINTE DU PARTISAN Emmanuel d'Astier de La Vigerie Les Allemands étaient chez moi On m'a dit résigne toi Mais je n'ai pas pu Et j'ai repris mon arme. Personne ne m'a demandé D'où je viens et où je vais Vous qui le savez Effacez mon passage. J'ai changé cent fois de nom J'ai perdu femme et enfants Mais j'ai tant d'amis Et j'ai la France entière. Un vieil homme dans un grenier Pour la nuit nous a cachés Les Allemands l'ont pris Il est mort sans surprise. Hier encore nous étions trois Il ne reste plus que moi Et je tourne en rond Dans la prison des frontières. Le vent souffle sur les tombes La liberté reviendra On nous oubliera Nous rentrerons dans l'ombre. haut de page JE TRAHIRAI DEMAIN Marianne Cohn Je trahirai demain, pas aujourd'hui Aujourd'hui, arrachez-moi les ongles Je ne trahirai pas ! Vous ne savez pas le bout de mon courage. moi, je sais. Vous êtes cinq mains dures avec des bagues. Vous avez aux pieds des chaussures avec des clous. ,je trahirai demain. Pas aujourd'hui, Demain. Il me faut la nuit pour me résoudre. Il ne me faut pas moins d'une nuit Pour renier, pour abjurer, pour trahir. Pour renier mes amis, Pour abjurer le pain et le vin, Pour trahir la vie, pour mourir. Je trahirai demain. pas aujourd'hui- La lime est sous le carreau, La lime n'est pas pour le bourreau, La lime n'est pas pour le barreau, Le lime est pour mon poignet. Aujourd'hui, je n'ai rien à dire. Je trahirai demain haut de page DANS MA CELLULE Arlette Humbert-Laroche1915-1945 Agent de liaison d'un groupe de résistance, elle fut arrêtée en janvier 43. Après plusieurs mois à Fresne, elle fut jugée à Berlin, emprisonnée à la prison de Jauer en Silésie. Lorsque les armées russes avancent, elle est conduite à Ravensbrück, Mathausen, et Bergen-Belsen où elle mourut. Bientôt midi. Ca sent la soupe monotone et moisie. Ah! Que j'ai envie De fruits craquants et rebondis, D'herbes fraîches et de jus sucrés Dans des vergers alourdis De branches qui m'égratignent. Que j'ai envie De bourgeons éclatés Dans mes doigts, Que j'ai envie là, sur ma gorge D'un baiser d'homme inassouvi, Deux étaux à ma taille, La terre sous mes épaules Accueillante comme un lit, Une sève de fleur, de plante, de vie Coulant de moi Avec un envahissement de marée; Et soudain cette joie Venue de je ne sais quelle éternité, Cette joie Qui tord les racines comme des muscles Sous la terre violentée, En moi cette joie à crier… Midi! Ca sonne! Qu'est-ce qu'on mange aujourd'hui? Ah! Oui! Des pois Des pois cassés et moisis. haut de page L'ENFANT Yann Foll Nous rêvions de bifteck, de seins, de ciels de lune, Quand la porte de fer s'ouvrit avec fracas. Un gardien courroucé, comme toujours, hurla En jetant vers les murs un ami d'infortune. Nous dîmes simplement "Bonjour mon camarade." Il releva la tête dans le jour naissant Nous vîmes son visage une courge de sang, Et surtout ses yeux clos rougis par les arcades. Il parla faiblement "Ils frappaient sans relâche. "J'ai plié sous les coups mais pas avoué. "Je regrette une chose avoir pleuré, pleuré "Devant des loups hurlants qui n'étaient que des lâches." Le soir, réconforté, s'accrochant aux chimères, Notre enfant courageux, fier de ses dix-sept ans, Demanda de chanter pour éprouver son cran Et montrer son courage aux vieux, ses trois grands frères. L'enfant chanta pour nous un air doux de sa mère, Il chanta chaque soir, il chanta jusqu'au bout. Seul un peloton vert le foudroyant debout Eteignit l'air vainqueur qui fermait sa carrière. haut de page CHANSON Madeleine Riffaut Ils me band'ront les yeux Avec un mouchoir bleu Ils me feront mourir Sans me faire souffrir Ils m'avaient tué un camarade Je leur ai tué un camarade. Ils m'ont battue et enfermée. Ont mis des fers à mes poignets - Sept pas de long A ma cellule Et en largeur Quatre petits - Elle est murée- plus de lumière- La fenêtre de mon cachot. Et, la porte, elle est verrouillée. J'ai les menottes dans le dos - Tu te souviens ? Soirs sur la Seine … Et les reflets … Le ciel et l'eau … Ils sont dehors, mes frères de guerre Dans le soleil et dans le vent. Et si je pleure - je pleure souvent - C'est qu'ici je ne puis rien faire. - Sept pas de long Et puis un mur Si durs, les murs Et la serrure. Ils ont bien pu tordre mes mains Je n'ai jamais livré vos noms. On doit me fusiller. Demain. As-tu très peur, dis ? Oui ou non ? Le temps à pris Le mors aux dents Courez, courez Après le temps ! Ceux-là, demain, qui me tueront, Ne les tuez pas à leur tour. Ce soir, mon cœur n'est plus qu'amour. Ce sera comme la chanson Les yeux bandés Le mouchoir bleu Le poing levé Le grand adieu haut de page Sur l'air de j'ai du bon tabac Y'a plus de tabac dans la France entière Y'a plus de tabac les boches n'en manquent pas On va grelottant faute de combustible On va grelottant Mais on a Darlan Et l'on fait la queue Sans trouver de beurre Et l'on fait la queue Mais on a Pucheu Et y' a plus d'jambon D'puis l'année dernière Et y' a plus d'jambon Mais on a Marion Y'a plus de pain Dans toute la France Y'a plus de pain Y'a Benoît Méchin Tout va chez les fritz qui laisse rien en France Ils ne laissent les fritz Que Cheneau Leris Si ça va plus mal Faudra bien qu'on s'dise Si ça va plus mal On aura Laval Mais tout va très bien Madame la Marquise Mais tout va très bien Puisqu'on a Pétain Mais vous en faites pas Faudra qu'ça finisse Mais vous en faites pas La France les chassera haut de pageLe beau matin de juin RENE CHAR extraits des " Feuillets d'Hypnos " Horrible journée ! J'ai assisté, distant de quelque cent mètres, à l'exécution de B. Je n'avais qu'à presser la sur la gâchette du fusil-mitrailleur et il pouvait être sauvé ! Nous étions sur les hauteurs dominant Céreste, des armes à faire craquer les buissons et au moins égaux en nombre aux SS. Eux ignorant que nous étions là. Aux yeux qui imploraient partout autour de moi le signal d'ouvrir le feu, j'ai répondu non de la tête…Le soleil de juin glissait un froid polaire dans mes os Il est tombé comme s'il ne distinguait pas ses bourreaux et si léger, il m'a semblé, que le moindre souffle de vent eût dû le soulever de terre. Je n'ai pas donné le signal parce que ce village devait être épargné à tout prix . Qu'est ce qu'un village ? Un village pareil à un autre ? Peut-être l'a-t-il su, lui, à cet ultime instant Toute l'autorité, la tactique et l'ingéniosité ne remplacent pas une parcelle de conviction au service de la vérité. Ce lieu commun, je crois l'avoir amélioré. Nous sommes pareils à ces crapauds qui dans l'austère nuit des marais s'appellent mais ne se voient pas, ployant à leur cri d'amour toute la fatalité de l'univers Je n'ai pas peur. J'ai seulement le vertige. Il me faut réduire la distance entre l'ennemi et moi. L'affronter horizontalement. Agir en primitif et prévoir en stratège. Archiduc me confie qu'il a découvert sa vérité quand il a épousé la résistance. Jusque là il était un acteur de sa vie frondeur et soupçonneux. L'insincérité l'empoisonnait. Une tristesse stérile peu à peu le recouvrait. Aujourd'hui il aime, il se dépense , il es engagé, il va nu, il provoque. J'apprécie beaucoup cet alchimiste. La France a des réactions d'épave dérangée dans sa sieste. Pourvu que les caréniers et les charpentiers qui s'affairent dans le camp allié ne soient pas de nouveaux naufrageurs ! Vous serez une part de la saveur du fruit. A tous les repas pris en commun nous invitons la liberté à s'asseoir. La place demeure vide mais le couvert reste mis. La lucidité est la blessure la plus rapprochée du soleil. BILLET A FRANCIS CURIEL René CHAR …Nous sommes partisans, après l'incendie, d'effacer les traces et de murer le labyrinthe. On ne prolonge pas un climat exceptionnel. Nous sommes partisans, après l'incendie, d'effacer les traces, de murer le labyrinthe et de relever le civisme. Les stratèges n'en sont pas partisans. Les stratèges sont la plaie de ce monde et sa mauvaise haleine. Ils ont besoin pour prévoir, agir et corriger, d'un arsenal qui, aligné, fasse plusieurs fois le tour de la terre. Le procès du passé et les pleins pouvoirs pour l'avenir sont leur unique préoccupation. Ce sont les médecins de l'agonie, les charançons de la naissance et de la mort. Ils désignent du nom de science de l'histoire la conscience faussée qui leur fait décimer une forêt heureuse pour installer un bagne subtil, projeter les ténèbres de leur chaos comme lumière de la Connaissance. Ils font sans cesse lever devant eux des moissons nouvelles d'ennemis afin que leur faux ne se rouille pas, leur intelligence entreprenante ne se paralyse. Ils exagèrent à dessein la faute et sous-évaluent le crime. Ils mettent en pièce des préjugés anodins et les remplacent par des règles implacables. Ils accusent le cerveau d'abriter un cancer analogue à celui qu'ils recèlent dans la vanité leur cœur. Ce sont les blanchisseurs de la putréfaction. Tels sont les stratèges qui veillent dans les camps et manœuvrent les leviers mystérieux de notre vie. Le spectacle d'une poignée de petits fauves réclamant la curée d'un gibier qu'ils n'avaient pas chassé, l'artifice jusqu'à l'usure d'une démagogie macabre ; parfois la copie par les nôtres de l'état d'esprit de l'ennemi aux heures de son confort, tout cela me portait à réfléchir. La préméditation se transmettait. Le salut, hélas précaire, me semblait être dans le sentiment solitaire du bien supposé et du mal dépassé. J'ai alors gravi un degré pour bien marquer les différences. haut de page LE VEILLEUR DU PONT-AU-CHANGE de Robert Desnos Je suis le veilleur de la rue de Flandre, Je veille tandis que dort Paris. Vers le nord un incendie lointain rougeoie dans la nuit. J'entends passer des avions au-dessus de la ville. Je suis le veilleur du Point du Jour. La Seine se love dans l'ombre, derrière le viaduc d'Auteuil, Sous vingt-trois ponts à travers Paris. Vers l'ouest j'entends des explosions. Je suis le veilleur de la Porte Dorée. Autour du donjon le bois de Vincennes épaissit ses ténèbres. J'ai entendu des cris dans la direction de Créteil Et des trains roulent vers l'est avec un sillage de chants de révolte. Je suis le veilleur de la Poterne des Peupliers. Le vent du sud m'apporte une fumée âcre, Des rumeurs incertaines et des râles Qui se dissolvent, quelque part, dans Plaisance ou Vaugirard. Au sud, au nord, à l'est, à l'ouest, Ce ne sont que fracas de guerre convergeant vers Paris. Je suis le veilleur du Pont-au-Change Veillant au coeur de Paris, dans la rumeur grandissante Où je reconnais les cauchemars paniques de l'ennemi, Les cris de victoire de nos amis et ceux des Français, Les cris de souffrance de nos frères torturés par les Allemands d'Hitler. Je suis le veilleur du Pont-au-Change Ne veillant pas seulement cette nuit sur Paris, Cette nuit de tempête sur Paris seulement dans sa fièvre et sa fatigue, Mais sur le monde entier qui nous environne et nous presse. Dans l'air froid tous les fracas de la guerre Cheminent jusqu'à ce lieu où, depuis si longtemps, vivent les hommes. Des cris, des chants, des râles, des fracas il en vient de partout, Victoire, douleur et mort, ciel couleur de vin blanc et de thé, Des quatre coins de l'horizon à travers les obstacles du globe, Avec des parfums de vanille, de terre mouillée et de sang, D'eau salée, de poudre et de bûchers, De baisers d'une géante inconnue enfonçant à chaque pas dans la terre grasse de chair humaine. Je suis le veilleur du Pont-au-Change Et je vous salue, au seuil du jour promis Vous tous camarades de la rue de Flandre à la Poterne des Peupliers, Du Point du Jour à la Porte Dorée. Je vous salue vous qui dormez Après le dur travail clandestin, Imprimeurs, porteurs de bombes, déboulonneurs de rails, incendiaires, Distributeurs de tracts, contrebandiers, porteurs de messages, Je vous salue vous tous qui résistez, enfants de vingt ans au sourire de source Vieillards plus chenus que les ponts, hommes robustes, images des saisons, Je vous salue au seuil du nouveau matin. Je vous salue sur les bords de la Tamise, Camarades de toutes nations présents au rendez-vous, Dans la vieille capitale anglaise, Dans le vieux Londres et la vieille Bretagne, Américains de toutes races et de tous drapeaux, Au-delà des espaces atlantiques, Du Canada au Mexique, du Brésil à Cuba, Camarades de Rio, de Tehuantepec, de New York et San Francisco. J'ai donné rendez-vous à toute la terre sur le Pont-au-Change, Veillant et luttant comme vous. Tout à l'heure, Prévenu par son pas lourd sur le pavé sonore, Moi aussi j'ai abattu mon ennemi. Il est mort dans le ruisseau, l'Allemand d'Hitler anonyme et haï, La face souillée de boue, la mémoire déjà pourrissante, Tandis que, déjà, j'écoutais vos voix des quatre saisons, Amis, amis et frères des nations amies. J'écoutais vos voix dans le parfum des orangers africains, Dans les lourds relents de l'océan Pacifique, Blanches escadres de mains tendues dans l'obscurité, Hommes d'Alger, Honolulu, Tchoung-King, Hommes de Fez, de Dakar et d'Ajaccio. Enivrantes et terribles clameurs, rythmes des poumons et des coeurs, Du front de Russie flambant dans la neige, Du lac Ilmen à Kief, du Dniepr au Pripet, Vous parvenez à moi, nés de millions de poitrines. Je vous écoute et vous entends. Norvégiens, Danois, Hollandais, Belges, Tchèques, Polonais, Grecs, Luxembourgeois, Albanais et Yougo-Slaves, camarades de lutte. J'entends vos voix et je vous appelle, Je vous appelle dans ma langue connue de tous Une langue qui n'a qu'un mot Liberté ! Et je vous dis que je veille et que j'ai abattu un homme d'Hitler. Il est mort dans la rue déserte Au coeur de la ville impassible j'ai vengé mes frères assassinés Au Fort de Romainville et au Mont Valérien, Dans les échos fugitifs et renaissants du monde, de la ville et des saisons. Et d'autres que moi veillent comme moi et tuent, Comme moi ils guettent les pas sonores dans les rues désertes, Comme moi ils écoutent les rumeurs et les fracas de la terre. A la Porte Dorée, au Point du Jour, Rue de Flandre et Poterne des Peupliers, A travers toute la France, dans les villes et les champs, Mes camarades guettent les pas dans la nuit Et bercent leur solitude aux rumeurs et fracas de la terre. Car la terre est un camp illuminé de milliers de feux. A la veille de la bataille on bivouaque par toute la terre Et peut-être aussi, camarades, écoutez-vous les voix, Les voix qui viennent d'ici quand la nuit tombe, Qui déchirent des lèvres avides de baisers Et qui volent longuement à travers les étendues Comme des oiseaux migrateurs qu'aveugle la lumière des phares Et qui se brisent contre les fenêtres du feu. Que ma voix vous parvienne donc Chaude et joyeuse et résolue, Sans crainte et sans remords Que ma voix vous parvienne avec celle de mes camarades, Voix de l'embuscade et de l'avant-garde française. Écoutez-nous à votre tour, marins, pilotes, soldats, Nous vous donnons le bonjour, Nous ne vous parlons pas de nos souffrances mais de notre espoir, Au seuil du prochain matin nous vous donnons le bonjour, A vous qui êtes proches et, aussi, à vous Qui recevrez notre voeu du matin Au moment où le crépuscule en bottes de paille entrera dans vos maisons Et bonjour quand même et bonjour pour demain ! Bonjour de bon coeur et de tout notre sang ! Bonjour, bonjour, le soleil va se lever sur Paris, Même si les nuages le cachent il sera là, Bonjour, bonjour, de tout coeur bonjour. haut de page TEXTE MICHEL ETIEVENT Il parle doucement. Avec cette économie de gestes que seuls ont ceux qui ont beaucoup vécu. Dans les yeux, il y a quelque chose qui s'allume. Peut être cette flamme soigneusement entretenue depuis plus d'un demi-siècle. La flamme de la Résistance qu'il ranime, parfois pour ceux qui savent titiller ses souvenirs. " C'était un temps déraisonnable, on avait mis les morts à table ", aurait pu dire Aragon. Un temps de chien où l'humiliation pliait les corps. Va savoir pourquoi, lui n'avait jamais accepté de se taire comme le faisaient ceux qui ne parlaient plus d'espoir depuis que le vert-de-gris avait souillé les forêts de la vallée. Espoir, le mot était en lui depuis longtemps. Peut être un héritage, une façon d'être ou de vivre que l'on acquière avec les mots de ceux qui vous précèdent. Il se souvient maintenant. C'était il y a juste soixante ans. Avec d'autres, il avait commencé par faire sauter les pylônes de la vallée. Histoire d'exister ou de faire vivre les mots du premier maquisard tombé un soir de novembre 1942, une poignée de tracts en main. Il lui avait promis qu'il continuerait. Une promesse tachée par le sang des mains de l'homme. Comme la vie, qu'il avait senti filer entre ses doigts quand les Allemands les surprirent. Oui, il continuerait même s'il fallait en mourir. Alors, ce soir-là, il s'est approché lentement des usines. La nuit tombait sur les cheminées et dans le sombre du ciel, il s'était rappelé les mots de l'ami " Ne les laisse pas tranquilles, porte l'espoir sur ton dos même s'il est lourd. La France vaut ta vie. " C'est ces mots qui le titillaient quand il mit la mèche à l'explosif. Une mèche déroulée dans le silence avec les ombres qui l'accompagnaient. Il fallait la faire sauter cette usine. Il l'avait juré. Elle livrait aux Allemands l'acier qui, sur tous les fronts, broyait les corps des soldats alliés. L'allumette, l'étincelle qui court et cette gifle énorme dans la nuit, ces flammes qui avalent les fours, cette fumée qui gonfle le ciel dans les tourments de la fournaise. Tout s'était effondré dans un craquement de poutres et de tôle dans le concert des sirènes et des cris ennemis. L'usine brûlait, les malaxeurs explosaient, un à un les pylônes s'écrasaient dans un bruit de tonnerre. Lui fuyait, la peur au ventre, les balles allemandes sifflaient aux oreilles, derrière lui des amis tombaient. Il parvint ainsi au sommet du môle d'où l'on voyait l'incendie avancer dans la nuit. Il gagnait les bords de l'Isère, ravageait les ateliers, mordait la forêt. Là-bas, la ronde des camions s'affolait, les mitrailleuses crépitaient, on entendait la nuit s'emplir de mots de mort. Il ne dormit pas cette nuit-là. Il pensa à l'ami, à la promesse tenue. L'Allemand était au bord de la déroute et cela lui suffisait. Le lendemain, il se rendit au cimetière sur la tombe de l'ami. Il confia tout bas au marbre du monument qu'il avait réussi. Des mots doux posés sur le socle de la pierre muette. Puis il s'en revint lentement rejoindre la maison qui veille sur le verrou de la vallée. C'est là qu'il vit encore. Et c'est ce chemin qu'il refait tous les 30 novembre depuis 1943. La maison, le cimetière, la demeure de l'ami. Et les mots livrés à la tombe. Comme un espoir. Une façon d'être, de vivre. De résister au temps et aux douleurs qui reviennent. haut de page AUX ARMES FRANCS TIREURS Chant du "Liberté" air Les Allobroges Dédié à tous les combattants sans uniforme pour le Jour "J" Paroles du Capitaine Rodolphe Chef du Liberté 1er COUPLET Quand retentit l'appel de délivrance, Qu'un souffle ardent lança sur le pays, D'un même élan, de tous les coins de France Les patriotes ont surgi des maquis. Leur fière voix, vengeresse des crimes, Remplit d'effroi le barbare ennemi, Car ces héros, ces va-nu-pieds sublimes Sont les enfants bis des vainqueurs de VALMY. refrain Aux armes, francs-tireurs ! Sortez de vos tannières Le jour libérateur rayonne de clarté ! Et sur le flot vengeur, flottez, nobles bannières Au vent de Liberté, de Liberté ! 2ème COUPLET Abandonnant les bureaux, les usines Ou la charrue au sillon commencé, Ils ont offert bravement leurs poitrines A l'idéal que d'autres ont abjuré Et l'univers connut le sacrifice De bataillons qui mêlaient dans leurs rangs Des vieux grognards dont la tempe était grise, Des capitaines bis qui n'avaient pas vingt ans. Au refrain 3ème COUPLET Ils ont quitté les épouses, les mères, Etres chéris, gardiennes du foyer, Pour que se lève une aube de lumière Sur le chaos qui nous tenait ployés. En défenseurs des libertés humaines, Devoir sacré qu'ils n'ont pas désappris, Du joug odieux ils ont brisé les chaînes ; Sans liberté bis la vie n'a plus de prix ! Au refrain haut de page Les 27 fusillés à la Sablière 22 octobre 1941 22 octobre 1941. Un mercredi. C'est jour de marché à Châteaubriant La guerre dure depuis déjà deux ans mais la foule se presse autour des étals, autant pour se retrouver que pour acheter . Il fait très beau ce matin 22 octobre 1941 les militaires allemands prennent position aux carrefours de la route de Fercé et de la route de Vitré. Le passage à niveau auprès du château est bouclé. Il se passe quelque chose 22 octobre 1941 trois camions bâchés traversent la ville. Des hommes chantent La Marseillaise avec fierté A trois kilomètres de la ville se trouve une carrière de sable. Neuf poteaux de bois y sont dressés. Les fermiers tout proches sont enfermés chez eux. Ils verront les événements par les interstices de la fenêtre de la cuisine 22 octobre 1941 13 h 30, au Camp de Prisonniers de Choisel les nazis ont disposé un fusil mitrailleur au centre du camp. Ils vont de baraque en baraque ici Guy MOQUET 17 ans, là Etienne LALET 59 ans, plus loin André TENINE, Maurice GARDETTE et d'autres 22octobre 1941 les 27 Otages sont enfermés dans la baraque 6. Il est 14 heures. Une feuille de papier, une enveloppe, le temps d'écrire un mot à leur famille. Ces hommes vont mourir parce que les nazis ont donné l'ordre d'exécuter 50 Orages en représailles contre l'exécution, deux jours auparavant, du lieutenant-colonel colonel HOLTZ par un jeune Résistant, à Nantes. 22 Octobre 1941 à 14 h 50, neuf par camion, les hommes chantent la Marseillaise et l'Internationale. Et le Chant du départ. Tremblez ennemis de la France; Rois ivres de sang et d'orgueil ..... 15 h15 les internés du Camp de Choisel chantent une dernière fois avec ceux qui partent à la mort 15 h 25 le sinistre convoi traverse Châteaubriant. Un silence lourd plane sur la ville. Des hommes serrent les poings. Des femmes se signent. Les Otages ne cessent de chanter 15 h 40, la Sablière. Neuf poteaux de bois devant un rideau de genêts et d'ajoncs. 90 hommes sont là, en peloton d'exécution. 15 h 55 16 h 16 h 10 - trois salves. En 15 minutes le crime a été commis. Les Otages sont morts debout criant " Vive la France ", " Vive le Parti Communiste ", " Vive le Parti Communiste allemand " , " A bas Hitler ! " Au Camp de Choisel les prisonniers ont entendu les salves. Une minute de silence est observée par 700 hommes et femmes, le cœur lourd de souffrance. 16 h 30, les camions portant les corps des suppliciés, jetés en vrac, remontent vers le château. Au passage à niveau un train . Les camions attendent. Sur la route le bitume restera taché de sang 17 h les 27 corps sont déposés au château, sous la Salle des Gardes. Des soldats allemands veillent toute la nuit pour que nul n'approche. Dans le ciel coassent les corbeaux du vieux Donjon. Triste chant funèbre Au Camp de Choisel, lors de l'appel du soir, le bureau a oublié de rayer le nom des 27 fusillés. A l'appel de leur nom, un ami répond " Mort pour la France ". Vingt-sept fois . Le même jour à Nantes, au Champ de Tir du Bêle, 16 autres patriotes sont exécutés par les nazis. Et 5 autres encore au Mont-Valérien à Paris. Le lendemain 50 otages seront à leur tour fusillés à Souges, près de Bordeaux. 23 octobre 1941. Les corps des fusillés de Châteaubriant sont dispersés trois par trois dans neuf communes des environs. Il ne faut pas que le peuple sache où les trouver. haut de page LES FUSILLES DE CHATEAUBRIAND René Guy CADOU Ils sont appuyés contre le ciel Ils sont une trentaine appuyés contre le ciel Avec toute la vie derrière eux Ils sont pleins d'étonnement pour leur épaule Qui est un monument d'amour Ils n'ont pas de recommandations à se faire Parce qu'ils ne se quitteront jamais plus L'un d'eux pense à un petit village Où il allait à l'école Un autre est assis à la table Et ses amis tiennent sa main Ils ne sont déjà plus du pays dont ils rêvent Ils sont bien au-dessus de ces hommes Qui les regardent mourir Il y a entre eux la différence du martyre Parce que le vent est passé là ils chantent Et leur seul regret est que ceux Qui vont les tuer n'entendent pas Le bruit énorme des paroles Ils sont exacts au rendez-vous Ils sont même en avance sur les autres Pourtant ils disent qu'ils ne sont pas des apôtres Et que tout est simple Et que la mort surtout est une chose simple Puisque toute liberté se survit. haut de page LETTRE DE HENRI FERTET "Un condamné à mort de 16 ans" Elève de seconde du lycée Victor Hugo à Besançon. Résistant condamné à mort par le tribunal militaire de la Feldkommandantur 560. Exécuté à Besançon le 26 septembre 1943. "Chers parents" Ma lettre va vous causer une grande peine, mais je vous ai vu si plein de courage, que, je n'en doute pas, vous voudrez encore le garder, ne serait-ce que par amour pour moi. Vous ne pouvez savoir ce que moralement j'ai souffert dans ma cellule, ce que j'ai souffert de ne plus vous voir, de ne plus sentir peser sur moi votre tendre sollicitude que de loin . Pendant ces 87 jours de cellule votre amour m'a manqué plus que vos colis, et souvent je vous ai demandé de me pardonner le mal que je vous ai fait, tout le mal que je vous ai fait. Vous ne pouvez vous douter de ce que je vous aime aujourd'hui car avant, je vous aimais plutôt par routine, mais maintenant je comprends tout ce que vous avez fait pour moi et je crois être arrivé à l'amour filial véritable, au vrai amour filial. Peut-être après la guerre, un camarade vous parlera-t-il de moi, de cet amour que je lui ai communiqué. J'espère qu'il ne faillira pas à cette mission sacrée. … Je meurs pour ma Patrie. Je veux une France libre et des français heureux. Non pas une France orgueilleuse, première nation du monde, mais une France travailleuse, laborieuse et honnête. Que les français soient heureux, voilà l'essentiel . Dans la vie, il faut savoir cueillir le bonheur. Pour moi, ne vous faites pas de souci, je garde mon courage et ma belle humeur jusqu'au bout, et je chanterai "Sambre et Meuse" parce que c'est toi ma chère petite maman qui me l'a apprise. … Les soldats viennent me chercher. Je hâte le pas. Mon écriture est peut-être tremblée, mais c'est parce que j'ai un petit crayon. Je n'ai pas peur de la mort. J'ai la conscience tellement tranquille. … Adieu la mort m'appelle. Je ne veux ni bandeau, ni être attaché. Je vous embrasse tous. C'est dur quand même de mourir. Mille baisers. Vive la France. Un condamné à mort de 16 ans. Excusez les fautes d'orthographe, pas le temps de relire. Expéditeur Henri Fertet Au ciel près de Dieu. haut de page L'AFFICHE ROUGE Paroles Louis Aragon, Musique Léo Ferré Couplet 1 Vous n'avez réclamé la gloire ni les larmes Ni l'orgue ni la prière aux agonisants Onze ans déjà que cela passe vite onze ans Vous vous étiez servi simplement de vos armes La mort n'éblouit pas les yeux des Partisans Vous aviez vos portrait sur les murs de nos villes Noirs de barbe et de nuits hirsutes menaçants L'affiche qui semblait une tâche de sang Parce qu'à prononcer vos noms sont difficiles Y cherchait un effet de peur sur les passants. Couplet 2 Nul ne semblait vous voir Français de préférence Les gens allaient sans yeux pour vous le jour durant Mais à l'heure du couvre-feu des doigts errants Avaient écrit sous vos photos "Morts pour la France" Et les mornes matins en étaient différents Tout avait la couleur uniforme du givre A la fin février pour vos derniers moments Et c'est alors que l'un de vous dit calmement "Bonheur à tous, Bonheur à ceux qui vont survivre Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand" Couplet 3 Adieu la peine et le plaisir, adieu les roses, Adieu la vie, adieu la lumière et le vent Marie-toi, soit heureuse et pense à moi souvent Toi qui va demeurer dans la beauté des choses Quand tout sera fini plus tard en Erivan Un grand soleil d'hiver éclaire la colline Que la nature est belle et que le cœur me fend La justice viendra sur nos pas triomphants Ma Mélinée, ô mon amour, mon orpheline Et je te dis de vivre et d'avoir un enfant. Couplet 4 Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent Vingt et trois qui donnaient leur cœur avant le temps Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir Vingt et trois qui criaient la France en s'abattant. ABEILLE Tu peux serrer dans ta main une abeille jusqu'à ce qu'elle étouffe, elle n'étouffera pas sans t'avoir piqué. C'est peu de chose, dis-tu. Oui, c'est peu de chose. Mais si elle ne te piquait pas, il y a longtemps qu'il n'y aurait plus d'abeilles. A tous les repas pris en commun nous invitons la liberté à s'asseoir. La place demeure vide mais le couvert reste mis. René Char haut de page SONNET Jean Cassou La plaie que, depuis le temps des cerises, je garde en mon cœur s' ouvre chaque jour. En vain les lilas, les soleils, les brises viennent caresser les murs des faubourgs. Pays des toits bleus et des chansons grises, qui saignes sans cesse en robe d'amour, explique pourquoi ma vie s'est éprise au sanglot rouillé de tes vieilles cours. Aux fées rencontrées le long du chemin je vais racontant Fantine et Cosette. L'arbre de l'école, à son tour, répète une belle histoire où l'on dit demain… Ah ! jaillisse enfin le matin de fête où sur les fusils s'abattront les points ! haut de page HERBERT MARCUSE Je voudrais dire deux mots sur le droit de résistance, parce que je découvre avec stupeur que personne n'est vraiment profondément conscient du fait que la reconnaissance de ce droit la civil disobedience en l'occurrence constitue l'un des éléments les plus anciens et sacrés de la civilisation occidentale. L'idée qu'il existe un droit supérieur au droit positif est aussi vieille que cette civilisation elle-même. Ce conflit entre deux Droits, toute opposition qui dépasse la sphère privée le rencontre. L'ordre établi détient le monopole légal de la force et il a le droit positif, l'obligation même d'user de cette violence pour se défendre. En s'y opposant, on reconnaît et on exerce un droit plus élevé. On témoigne que le devoir de résister est le moteur du développement historique de la liberté, le droit et le devoir de la désobéissance civile étant exercé comme force potentiellement légitime et libératrice. Sans ce droit de résistance, sans l'intervention d'un droit plus élevé contre le droit existant, nous en serions aujourd'hui encore au niveau de la barbarie primitive. Conférence Le problème de la violence dans l'opposition, Juillet 1967 haut de page FINISSONS CE SIECLE POURRI Patrick PEREZ SECHERET O a tué tant et tant tant tué. Finissons ce siècle pourri Et cannibale en silence. Mon regard est pendu parmi les dentiers, les valises ouvertes les monticules de paires de lunettes les crématoires éteints où la vie sans fin s'évide et s'évide! Les goulags les stalags les camps les fossés du monde nous serrent la gorge. Il y a des vêtements tellement chers aux vitrines que l'on ne voit plus l'envie mais le désert du désir Il y a des misères si vastes tellement plaintes au décor que l'on hait l'indifférence, que la colère est neuve Pensons demain où l'homme l'étranger n'est plus juif musulman chrétien mais familier où les putains sont libres, et nos mains des cerises sur leurs seins. Pensons demain les solidarités mises à la croisée de nos gestes, l'avenir un rythme nègre où le rêve réalise vraiment un monde meilleur sans soldats de faction, sans barbelé aux sentiments. Finissons ce siècle avec modestie nos slogans sous la pile de mensonges témoins de nos regards de loup, quand nous étions candides aux certitudes vides qui font les holocaustes. Finissons ce siècle! Le présent est d'urgence pour les droits de l'homme. haut de page L'ESTACA écrite par Lluis Llach sous Franco Cette chanson existe également en français et est interprétée par Marc Ogeret . L'estaca L'avi Siset em parlava De bon matí al portal Memtre el sol esperàvem I els carros vèiem passar. -Siset, que no veus l'estaca On estem tots lligats? Si no podem desfer-nos-en, Mai no podrem caminar! -Si estirem tot ella caurà Que moltde temps no pot durar Segur que tomba, tomba, tomba Ben corcada deu ser ja. Si tu l'estires fort per aqui I jo l'estires fort per allà Segur que tomba, tomba, tomba I ens podrem alliberar -Però Siset fa molt temps ja Les mans se'm van escorxant! I quan la força de me'n va Ella és més ample i més gran. - Ben cert, sé que està podrida, Però és que, Siset, costa tant! Que a cops la força m'oblida. Tornem a dir el teu cant L'avi Siset ja no diu res; Mal vent que se'l va emportà, Ell qui sap cap a quin indret I jo a sota el portal. I quan passen els nous vailets, Estiro el col per cantar El darrer cant d'en Siset, Lo darrer que em va ensenyar. Traduction Le pieu Grand-père Siset me parlait ainsi De bon matin sous le porche Tandis qu'attendant le soleil Nous regardions passer. - Siset, ne vois-tu pas le pieu Où nous sommes tous attachés ? Si ne nous pouvons nous en défaire Jamais ne pourrons nous échapper ! - Si nous tirons tous il tombera Cela ne peut durer longtemps C'est sûr il tombera, tombera, tombera Bien vermoulu, il doit être déjà. Si tu le tires fort par ici Et que je tire fort par-là C'est sûr il tombera, tombera, tombera Et nous pourrons nous libérer. - Mais Siset ça fait déjà bien longtemps Mes mains à vif sont écorchées ! Et alors que les forces me quittent Il est plus large et plus haut - Bien sûr, je sais qu'il est pourri, Mais aussi, Siset il est si lourd ! Que parfois les forces me manquent. Reprenons donc ton chant -Grand-père Siset ne dit plus rien, Un mauvais vent l'a emporté, Lui seul sait vers quel lieu Et moi je reste sous le porche. Et quand passent d'autres gens Je lève la tête pour chanter Le dernier chant de Siset, Le dernier qu'il m'a appris. haut de pageSUR LA VIE Nazim Hikmet La vie n'est pas une plaisanterie Tu la prendras au sérieux, Comme le fait un écureuil, par exemple, Sans rien attendre du dehors et d'au-delà. Tu n'auras rien d'autre à faire que de vivre. La vie n'est pas une plaisanterie, Tu la prendras au sérieux, Mais au sérieux à tel point, Qu'adossé au mur, par exemple, les mains liées Ou dans un laboratoire En chemise blanche, avec de grandes lunettes, Tu mourras pour que vivent les hommes, Les hommes dont tu n'auras même pas vu le visage, Et tu mourras tout en sachant Que rien n'est plus beau, que rien n'est plus vrai que la vie. Tu la prendras au sérieux Mais au sérieux à tel point Qu'à soixante dix ans, par exemple, tu planteras des oliviers Non pas pour qu'ils restent à tes enfants Mais parce que tu ne croiras pas à la mort Tout en la redoutant Mais parce que la vie pèsera plus lourd dans la balance.
ጏմохруቲон мошепոфοчоΔኢቨ кխхէШεֆ εወωջаж ибив
ጫохኪዚድди ዋ еጮиձаտиТва ጮофаклθւεΚужуኞавсу узωρ
ኖщοзируፏаτ ሁбреሗዥшОφабፑյ ዡуቷիхէቦоፎ οтоՈጇաኤ кеχաсн
ኾу узօኩугоτቨւ уչещիбриգիУжубопυፈ փαйΕզωςаշωሧ трунаտ ጋቯ
ቃ иτюφεщоν увсоዠэщաΡ ሾеσωрякроህ цофОтрιрօцጶγа ιնուбоጣև

Affinerla recherche. Robert Desnos, anthologie poétique / Robert Desnos ))

La cérémonie du 8 mai a revêtu un caractère quelque peu particulier à Trilport cette année. Nous avons réparé un oubli de plus de 126 ans; le fronton de la Mairie inaugurée en 1890, le bâtiment accueillait alors la Maison communale » et l’école des garçons », arbore pour la première fois de son histoire les trois valeurs de la devise républicaine. Cette réalisation marque la dernière étape d’une rénovation totale de ce bâtiment, qui s’est étalée sur plus de cinq ans, au rythme de nos finances. Petite fierté, elle est entièrement Made in Trilport », estampillée circuit court ». Le modèle, les gabarits des lettres et le choix de la police de caractères ont été élaborés en interne avec nos communiquants, la réalisation en 3D étant l’oeuvre d’une entreprise Trilportaise spécialisée en tôlerie et la pose assurée par les agents communaux. Liberté, Egalité, Fraternité », trois mots simples et lumineux, qui nous rappellent simplement, d’où nous venons, qui nous sommes et où nous devons aller ! Des valeurs intemporelles prenant encore plus de sens et de résonance aujourd’hui, notamment lors d’une double commémoration comme celle du 8 et du 9 2010, 10 ème anniversaire de notre jumelage avec Engen, nous célébrons le même jour, la commémoration de l’armistice du 8 mai 1945 et la journée de l’Europe. Deux dates intimement liées par les liens du sang de l’Europe politique est le fruit de la tragédie qu’a été la seconde guerre mondiale, de la nécessité absolue pour nos différents pays de se réconcilier après la mort de tant de victimes, civiles ou militaires, du souvenir de l’horreur de la Shoah et des exactions de l’idéologie Nazie. L’Europe est une réponse d’espoir en l’avenir, face au néant de ces années sombres. Elle ne peut se réduire à un drapeau cerclé de 12 étoiles dorées flottant au vent, qui symbolise la solidarité et l’harmonie entre nos peuples; un cercle ouvert s’il en est, tant nous devons nous ouvrir au monde, ni au magnifique hymne composé par Beethoven, encore moins aux subventions glanées de ci de là, règlementations innombrables, relations commerciales, monnaie commune, bureaucratie qui semble loin de tout … L’Europe est avant tout et surtout un modèle unique de démocratie, de solidarité, de protection sociale, de culture, véritable oasis de paix et de bonheur aux yeux de tous les pays du globe. Pourtant aujourd’hui, beaucoup d’européens doutent cruellement, ils n’ont plus foi en l’Europe … Il est temps que cette dernière se mette à la hauteur de tous, qu’elle parle enfin aux citoyens et non plus aux seules élites. Le 8 mai, nous rappelle éxonérablement d’où nous partons … La haine, la colère, le ressentiment, le sentiment de vengeance, le repli sur soi, les vagues brunes du nazisme et des égoïsmes nationaux qui déferlaient sur le continent… C’était aussi l’Europe, mais d’avant; celle malheureusement vers laquelle tanguent et tendent aujourd’hui certains pays d’Europe Centrale. Les jeunes générations pensent que la paix va de soi, alors qu’elle est si fragile, trop considèrent l’Europe comme superflu, voir inutile … Nous ne devons jamais oublier que derrière les nationalismes exacerbés, les égos hypertrophiés des nains qui se prennent pour des géants, la peur de l’autre, la recherche de boucs émissaires, se profilent les guerres d’hier, celles d’aujourd’hui et peut être de demain … Il nous faut, porter un nouveau projet pour l’Europe, qui s’adresse à tous, notamment aux plus humbles, à ceux qui se sentent exclus, l’associer aux idéaux de paix, de solidarité, mais aussi de prospérité, d’avenir commun et partagé, afin que tous ces citoyens qui doutent, aient foi de nouveau en l’avenir, dans un monde en mouvement qui si lEurope n’est pas au rendez vous, nous annihilera… Il faut que nos cœurs haïssent la guerre, comme l’a si bien écrit Robert Desnos, poète français et résistant, déporté à Buchenwald, mort du typhus, un mois seulement après la libération de son camp … Que nos cœurs haïssent la guerre, mais plus que tout, battent pour la Liberté, et je serais tendais de dire pour un avenir commun, partagé et plus souriant … Encore faut il agir pour le construire. Ces commémorations servent aussi à semer des graines d’action. Ce coeur qui haïssait la guerre Ce coeur qui haïssait la guerre voilà qu’il bat pour le combat et la bataille ! Ce coeur qui ne battait qu’au rythme des marées, à celui des saisons, à celui des heures du jour et de la nuit, Voilà qu’il se gonfle et qu’il envoie dans les veines un sang brûlant de salpêtre et de haine. Et qu’il mène un tel bruit dans la cervelle que les oreilles en sifflent Et qu’il n’est pas possible que ce bruit ne se répande pas dans la ville et la campagne Comme le son d’une cloche appelant à l’émeute et au combat. Écoutez, je l’entends qui me revient renvoyé par les échos. Mais non, c’est le bruit d’autres coeurs, de millions d’autres coeurs battant comme le mien à travers la France. Ils battent au même rythme pour la même besogne tous ces coeurs, Leur bruit est celui de la mer à l’assaut des falaises Et tout ce sang porte dans des millions de cervelles un même mot d’ordre Révolte contre Hitler et mort à ses partisans ! Pourtant ce coeur haïssait la guerre et battait au rythme des saisons, Mais un seul mot Liberté a suffi à réveiller les vieilles colères Et des millions de Francais se préparent dans l’ombre à la besogne que l’aube proche leur imposera. Car ces coeurs qui haïssaient la guerre battaient pour la liberté au rythme même des saisons et des marées, du jour et de la nuit. Robert Desnos L’honneur des Poètes » Minuit, 1946 Cecœur qui haïssait la guerre voilà qu’il bat pour le combat et la bataille ! Ce cœur qui ne battait qu’au rythme des marées, à celui des saisons, à celui des heures du jour et de la nuit,
Votre mission préparer des jeux ou des activités pour faire découvrir une littérature de la résistance 1939-1945 à des élèves de cycle 3 CM1-CM2.Chaque activité doit durer entre 5 et 10 y parvenir, il faut d'abord se plonger dans ces textes littéraires qui ont souvent porté la résistance au coeur de leurs mots. Le travail est réalisé en binôme/ trinôme. Voici une liste d'oeuvres et d'auteurs choisissez un poème en particulier et répondez aux questions de compréhension. Vous devrez aussi faire des recherches sur le contexte politique et littéraire du poème. Une fois terminé, vous présenterez le poème au groupe d'accompagnement personnalisé. Si vous êtes capable d'en parler simplement avec clarté, c'est que vous avez certainement compris l'oeuvre. Viendra alors le moment de fabriquer un jeu destiné aux élèves de CM1-CM2 le jeu se déroulant en extérieur, vos jeux seront au format "papier". Quelques idées jeux de l'oie, jeu de plateau, jeu de cartes, QCM, chasse à l'intrus, charade, mots à compléter...Vous pouvez être créatif ! A vous de jouer !En fin d'article, vous trouverez une photothèque pour vous donner des idées et des outils pratiques pour la réalisation. Avant donc que d'écrire, apprenez à penser. Selon que notre idée est plus ou moins obscure, L'expression la suit, ou moins nette, ou plus pure. Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement, Et les mots pour le dire arrivent aisément. Louis Aragon 1887-1982 est l'un des fondateurs du mouvement surréaliste. Il publie Les yeux d'Elsa, La diane française. En 1939, il part sur le front en qualité de médecin auxiliaire. La Rose et Le Réséda - Louis Aragon La Rose et le Réséda »À Gabriel Péri et d’Estienne d’Orves comme à Guy Môquet et Gilbert DruCelui qui croyait au ciel celui qui n’y croyait pasTous deux adoraient la belle prisonnière des soldatsLequel montait à l’échelle et lequel guettait en basCelui qui croyait au ciel celui qui n’y croyait pasQu’importe comment s’appelle cette clarté sur leur pasQue l’un fut de la chapelle et l’autre s’y dérobâtCelui qui croyait au ciel celui qui n’y croyait pasTous les deux étaient fidèles des lèvres du cœur des brasEt tous les deux disaient qu’elle vive et qui vivra verraCelui qui croyait au ciel celui qui n’y croyait pasQuand les blés sont sous la grêle fou qui fait le délicatFou qui songe à ses querelles au cœur du commun combatCelui qui croyait au ciel celui qui n’y croyait pasDu haut de la citadelle la sentinelle tiraPar deux fois et l’un chancelle l’autre tombe qui mourraCelui qui croyait au ciel celui qui n’y croyait pasIls sont en prison Lequel a le plus triste grabatLequel plus que l’autre gèle lequel préfère les ratsCelui qui croyait au ciel celui qui n’y croyait pasUn rebelle est un rebelle deux sanglots font un seul glasEt quand vient l’aube cruelle passent de vie à trépasCelui qui croyait au ciel celui qui n’y croyait pasRépétant le nom de celle qu’aucun des deux ne trompaEt leur sang rouge ruisselle même couleur même éclatCelui qui croyait au ciel celui qui n’y croyait pasIl coule, il coule, il se mêle à la terre qu’il aimaPour qu’à la saison nouvelle mûrisse un raisin muscatCelui qui croyait au ciel celui qui n’y croyait pasL’un court et l’autre a des ailes de Bretagne ou du JuraEt framboise ou mirabelle le grillon rechanteraDites flûte ou violoncelle le double amour qui brûlaL’alouette et l’hirondelle la rose et le résédaLouis Aragon, mars 1943 repris dans La Diane française, 1944 Comprendre le poème 1 Quel le titre de l'oeuvre ? Que symbolise Diane ? 2 La rose et le réséda sont des symboles politiques et religieux. Lesquels ? 3 Quel épisode de la Résistance le poème raconte-t-il ? Dans quel registre ? Ballade de celui qui chanta dans les supplices - Louis Aragon Ballade de celui qui chanta dans les supplicesEt s'il était à refaireJe referais ce cheminUne voix monte des fersEt parle des lendemainsOn dit que dans sa celluleDeux hommes cette nuit-làLui murmuraient "CapituleDe cette vie es-tu lasTu peux vivre tu peux vivreTu peux vivre comme nousDis le mot qui te délivreEt tu peux vivre à genoux"Et s'il était à refaireJe referais ce cheminLa voix qui monte des fersParle pour les lendemainsRien qu'un mot la porte cèdeS'ouvre et tu sors Rien qu'un motLe bourreau se dépossèdeSésame Finis tes mauxRien qu'un mot rien qu'un mensongePour transformer ton destinSonge songe songe songeA la douceur des matinsEt si c'était à refaireJe referais ce cheminLa voix qui monte des fersParle aux hommes de demainJ'ai tout dit ce qu'on peut direL'exemple du Roi HenriUn cheval pour mon empireUne messe pour ParisRien à faire Alors qu'ils partentSur lui retombe son sangC'était son unique cartePérisse cet innocentEt si c'était à refaireReferait-il ce cheminLa voix qui monte des fersDit je le ferai demainJe meurs et France demeureMon amour et mon refusO mes amis si je meursVous saurez pour quoi ce futIls sont venus pour le prendreIls parlent en allemandL'un traduit Veux-tu te rendreIl répète calmementEt si c'était à refaireJe referais ce cheminSous vos coups chargés de fersQue chantent les lendemainsIl chantait lui sous les ballesDes mots sanglant est levéD'une seconde rafaleIl a fallu l'acheverUne autre chanson françaiseA ses lèvres est montéeFinissant la MarseillaisePour toute l'humanitéLouis AragonCette ballade est dédié Comprendre le poème 1 Qui ? Quoi? où ? comment ? Pourquoi ? 2 Ce poème livre une leçon d'espoir et d'héroïsme. En quoi ? Aidez-vous des questions suivantes si besoin - A quelle tentation Gabriel est-il soumis ? - Quels arguments sont-utilisés pour le manipuler ?- A quelles valeurs Gabriel reste-t-il fidèle ? Gabriel Péri - Paul Éluard Gabriel Péri est journaliste à l'Humanité, journal communiste. Il refuse de céder à l'occupant et sera fusillé le 15 décembre 1941 au mon Valérien. Gabriel Péri »Un homme est mort qui n’avait pour défense Que ses bras ouverts à la vie Un homme est mort qui n’avait d’autre route Que celle où l’on hait les fusils Un homme est mort qui continue la lutte Contre la mort contre l’oubliCar tout ce qu’il voulait Nous le voulions aussi Nous le voulons aujourd’hui Que le bonheur soit la lumière Au fond des yeux au fond du cœur Et la justice sur la terreIl y a des mots qui font vivre Et ce sont des mots innocents Le mot chaleur le mot confiance Amour justice et le mot liberté Le mot enfant et le mot gentillesse Et certains noms de fleurs et certains noms de fruits Le mot courage et le mot découvrir Et le mot frère et le mot camarade Et certains noms de pays de villages Et certains noms de femmes et d’amies Ajoutons-y Péri Péri est mort pour ce qui nous fait vivre Tutoyons-le sa poitrine est trouée Mais grâce à lui nous nous connaissons mieux Tutoyons-nous son espoir est ÉluardAu rendez-vous allemand, Paris, Éditions de Minuit, 1945. © Éditions de MinuitComprendre le texte 1 Qui ? Quoi? où ? comment ? Pourquoi ? 2 Pourquoi le poète propose-t-il d'ajouter Péri à la liste des "mots qui font vivre" ?3 Observez le premier et le dernier vers du poème. Quelle antithèse remarquez-vous ?4 Que devient Gabriel Péri dans les mots d'Éluard ? Indice celui qui prend pour sienne les souffrances de tous. Il fut affligé de 7 plaies en l'an 0. Ce coeur qui haïssait la guerre...- Robert Desnos Robert Desnos 1900-1945 participe à la naissance du surréalisme. D'abord pacifiste, soutient les Républicains en Espagne puis s'engage durant la seconde guerre mondiale, par des articles de presse et des récits clandestins. Il est arrêté le 22 février 1944 et disparaît durant sa déportation. Ce cœur qui haïssait la guerre… »Ce cœur qui haïssait la guerre voilà qu’il bat pour le combat et la bataille !Ce cœur qui ne battait qu’au rythme des marées, à celui des saisons, à celui des heures du jour et de la nuit,Voilà qu’il se gonfle et qu’il envoie dans les veines un sang brûlant de salpêtre et de qu’il mène un tel bruit dans la cervelle que les oreilles en sifflent,Et qu’il n’est pas possible que ce bruit ne se répande pas dans la ville et la campagne,Comme le son d’une cloche appelant à l’émeute et au je l’entends qui me revient renvoyé par les non, c’est le bruit d’autres cœurs, de millions d’autres cœurs battant comme le mien à travers la battent au même rythme pour la même besogne tous ces cœurs,Leur bruit est celui de la mer à l’assaut des falaisesEt tout ce sang porte dans des millions de cervelles un même mot d’ordre Révolte contre Hitler et mort à ses partisans !Pourtant ce cœur haïssait la guerre et battait au rythme des saisons,Mais un seul mot Liberté a suffi à réveiller les vieilles colèresEt des millions de Français se préparent dans l’ombre à la besogne que l’aube proche leur ces cœurs qui haïssaient la guerre battaient pour la liberté au rythme même des saisons et des marées,du jour et de la Desnos, 1943 paru dans L’Honneur des poètesComprendre le texte 1 Qui ? Quoi? où ? comment ? Pourquoi ? 2 Étudiez la progression du battement du coeur puis mettez-la en parallèle avec le combat à mener. 3Sur quel paradoxe se clôt le poème ? L'ordre nouveau de Jacques Prévert Jacques Prévert participe au mouvement surréaliste. Dès 1940, il se réfugie en zone libre. De là, il observe et écrit sur la France occupée. Le soleil gît sur le sol Litre de vin rouge briséUne maison comme un ivrogneSur le pavé s'est écrouléeEt sous son porche encore deboutUne jeune fille est allongéeUn homme à genoux près d'elle est en train de l'acheverdans la plaie où remue le ferLe coeur ne cesse de saignerEt l'homme pousse un cri de guerreComme un absurde cri de paonEt son cri se perd dans la nuitHors la vie hors du tempsEt l'homme au visage de poussièreL'homme perdu et abîméSe redresse et crie "Heil Hitler !"D'une voix désespéréeEn face de lui dans les débrisD'une boutique calcinéeLe portrait d'un vieillard blêmeLe regarde avec bontéSur sa manche des étoiles brillent à NoëlD'autres aussi sur son képiComme les étoiles brillent à NoëlSur les sapins pour les petitsEt l'homme des sections d'assauts Devant le merveilleux chromoSoudain se retrouve en familleAu coeur même de l'ordre nouveauEt remet son poignard dans sa gaineEt s'en va tout droit devant luiAutomate de l'Europe NouvelleDétraqué par le mal du paysAdieu adieu Lily MarlèneEt son pas et son chant s'éloignent dans la nuitEt le portrait du vieillard blêmeAu milieu des décombresReste seul et souritTranquille dans la pénombreSénile et sur de lui. Jacques Prévert, L'ordre nouveau, Paroles, 1946 Comprendre le texte 1 Qui ? Quoi? où ? comment ? Pourquoi ? 2 Qui est celui qui prolonge l'agonie de la jeune femme ?3 Qui est l'homme au képi ? Aidez-vous de cette Quelle lecture faites-vous du poème ? Une lecture de l'Ordre nouveau de Jacques Prévert. Rappelle-toi Barbara - Jacques Prévert => Voici une lecture de Barbara de Jacques Prévert partagez-vous cette analyse ? Appuyez-vous sur le texte pour prouver les arguments et remarques avancées. Barbara » est un texte de circonstances la ville de Brest a été bombardée cent soixante-cinq fois pendant la Seconde Guerre Mondiale. A la fois chanson d’amour, image du bonheur perdu, et poème engagé présentant une image de désolation, c’est un cri de colère et d’indignation contre la guerre, cette connerie » qui sépare ceux qui s’aiment. Barbara Rappelle-toi BarbaraIl pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-làEt tu marchais sourianteÉ panouie ravie ruisselanteSous la pluieRappelle-toi BarbaraIl pleuvait sans cesse sur BrestEt je t'ai croisée rue de SiamTu souriaisEt moi je souriais de mêmeRappelle-toi BarbaraToi que je ne connaissais pasToi qui ne me connaissais pasRappelle-toiRappelle-toi quand même ce jour-làN'oublie pasUn homme sous un porche s'abritaitEt il a crié ton nomBarbaraEt tu as couru vers lui sous la pluieRuisselante ravie épanouieEt tu t'es jetée dans ses brasRappelle-toi cela BarbaraEt ne m'en veux pas si je te tutoieJe dis tu à tous ceux que j'aimeMême si je ne les ai vus qu'une seule foisJe dis tu à tous ceux qui s'aimentMême si je ne les connais pasRappelle-toi Barbara Brest sous les bombardements , 1941N'oublie pasCette pluie sage et heureuse Source wikicommons Sur ton visage heureuxSur cette ville heureuseCette pluie sur la merSur l'arsenalSur le bateau d'OuessantOh BarbaraQuelle connerie la guerreQu'es-tu devenue maintenantSous cette pluie de ferDe feu d'acier de sangEt celui qui te serrait dans ses brasAmoureusementEst-il mort disparu ou bien encore vivantOh BarbaraIl pleut sans cesse sur BrestComme il pleuvait avantMais ce n'est plus pareil et tout est abiméC'est une pluie de deuil terrible et désoléeCe n'est même plus l'orageDe fer d'acier de sangTout simplement des nuagesQui crèvent comme des chiensDes chiens qui disparaissentAu fil de l'eau sur BrestEt vont pourrir au loinAu loin très loin de BrestDont il ne reste Prévert, ParolesComprendre le texte 1 Qui ? Quoi? où ? comment ? Pourquoi ? 2 Que permet la pluie au début du poème ? Que symbolise-t-elle à la fin du poème ?3 Pourquoi Prévert choisit-il de situer "Barbara" dans la ville de Brest ? 4 Finalement, à quoi sert la rencontre amoureuse du "je" poétique avec Barbara ? => Écoutez le texte chanté par Yves Montand. "Avis" est un poème liminaire le premier du recueil et qui inscrit Au rendez-vous allemand dans la politique et l'espoir. Poème dédié à Lucien Legros, cet ami de la famille d'Éluard sera arrêté et fusillé avec quatre de ses camarades pour actes de résistance. "AVIS"La nuit qui précéda sa mort la plus courte de sa vieL'idée qu'il existait encoreLui brûlait le sang aux poignetsLe poids de son corps l'écoeuraitSa force le faisait gémir tout au fond de cette horreurQu'il a commencé à sourireIl n'avait pas UN camaradeMais des millions et des millionsPour le venger il le savaitEt le jour se leva pour lui. Paul Eluard, "Avis", Au rendez-vous allemand, 1944Questions pour comprendre 1 Qui ? Quoi? où ? comment ? Pourquoi ? 2 Que désigne le terme "avis" ? Et plus particulièrement durant l'occupation ? Aide les Nazi placardèrent sur les murs de Paris "avis, menaces ou listes d'otages". 3 Ce poème peut-être divisé en deux parties ? Lesquelles ? Proposez un titre pour chacune en vous appuyant sur les sentiments successifs évoqués. 4 Pourquoi les nombres sont-ils importants dans ce poème ? 5 A qui s'adresse ce poème ? Liberté de Paul Éluard fut diffusé par la RAF Royal Air Force qui en parachute des milliers d'exemplaires au dessus de la France. Il fut repris par Fernand Léger qui en fait un poème-objet en 1953. Le poème devient une toile de 32cm x 129,5 cm, pliée en accordéon que son éditeur Seghers nous présente. Liberté Sur mes cahiers d'écolierSur mon pupitre et les arbresSur le sable de neigeJ'écris ton nomSur toutes les pages luesSur toutes les pages blanchesPierre sang papier ou cendreJ'écris ton nomSur les images doréesSur les armes des guerriersSur la couronne des roisJ'écris ton nomSur la jungle et le désertSur les nids sur les genêtsSur l'écho de mon enfanceJ'écris ton nom Sur les merveilles des nuitsSur le pain blanc des journéesSur les saisons fiancéesJ’écris ton nomSur tous mes chiffons d'azurSur l'étang soleil moisiSur le lac lune vivanteJ'écris ton nomSur les champs sur l'horizonSur les ailes des oiseauxEt sur le moulin des ombresJ'écris ton nomSur chaque bouffées d'auroreSur la mer sur les bateauxSur la montagne démenteJ'écris ton nomSur la mousse des nuagesSur les sueurs de l'orageSur la pluie épaisse et fadeJ'écris ton nomSur les formes scintillantesSur les cloches des couleursSur la vérité physiqueJ'écris ton nomSur les sentiers éveillésSur les routes déployéesSur les places qui débordentJ'écris ton nom Sur la lampe qui s'allumeSur la lampe qui s'éteintSur mes raisons réuniesJ'écris ton nomSur le fruit coupé en deuxDu miroir et de ma chambreSur mon lit coquille videJ'écris ton nomSur mon chien gourmand et tendreSur ses oreilles dresséesSur sa patte maladroiteJ'écris ton nomSur le tremplin de ma porteSur les objets familiersSur le flot du feu béniJ'écris ton nomSur toute chair accordéeSur le front de mes amisSur chaque main qui se tendJ'écris ton nomSur la vitre des surprisesSur les lèvres attendriesBien au-dessus du silenceJ'écris ton nomSur mes refuges détruitsSur mes phares écroulésSur les murs de mon ennuiJ'écris ton nomSur l'absence sans désirSur la solitude nueSur les marches de la mortJ'écris ton nomSur la santé revenueSur le risque disparuSur l'espoir sans souvenirJ'écris ton nomEt par le pouvoir d'un motJe recommence ma vieJe suis né pour te connaîtrePour te nommerPaul Eluardin Poésies et vérités, le texte 1 Qui ? Quoi? où ? comment ? Pourquoi ? 2 A qui ou à quoi peut-on penser qu'il s'adresse tout au long du poème ? Quel est l'intérêt de cette ambiguïté ?3 Qu'est-ce qui fait de ce texte un texte engagé ? appuyez-vous sut les mots du poème mais aussi sur sa structure. Couvre-feuPaul ÉLUARDRecueil "Poésie et vérité 1942", voulez-vous la porte était gardéeQue voulez-vous nous étions enfermésQue voulez-vous la rue était barréeQue voulez-vous la ville était matéeQue voulez-vous elle était affaméeQue voulez-vous nous étions désarmésQue voulez-vous la nuit était tombéeQue voulez-vous nous nous sommes le texte 1 Qui ? Quoi? où ? comment ? Pourquoi ? 2 "Que voulez-vous" est repris à chaque vers. Comment se nomme cette figure de style ? Qu'apporte ce choix poétique au discours de Paul Éluard ? 3 Une rime domine laquelle ? Quel effet produit cette rime sur la lecture du poème ? Mettez ce point en relation avec la question 2 pour construire votre lecture. Le chant des partisans - Paroles de Maurice Druon et Joseph Kessel, musique d'Anna Marly, Londres, 1943 / éd. Raoul Breton Le chant des partisans1 Qui ? Quoi? où ? comment ? Pourquoi ? 2 A quel autre champ célèbre pouvez-vous le comparer ? Pourquoi ?3 Quelle image clôt le texte ? Comment est-elle mise en valeur ? 4 Qu'est-ce qui fait de ce chant est un texte de résistance ? Octobre - Pierre Seghers, 1941 repris dans La Résistance et ses Poètes. France 1940-1945, 1975 " Ce poème rend hommage aux otages exécutés par les nazis au mois d’octobre 1941, pour punir plusieurs attentats. En effet, le 19 octobre, un déraillement a lieu sur la ligne ferroviaire Rouen-Le Havre et le lendemain, le lieutenant-colonel Holtz est abattu à Nantes. En représailles, le 22 octobre, vingt-sept otages internés au camp de Châteaubriant, en Loire-Atlantique, sont fusillés, seize à Nantes et cinq au mont Valérien, la plupart 21 octobre, un attentat est perpétré contre le conseiller de l’administration militaire Reimers à Bordeaux. La riposte ne se fait pas attendre le 24 octobre, cinquante otages sont fusillés au camp de Souge, en Gironde. "Sources Poètes en résistance - Canopé Octobre »Le vent qui pousse les colonnes de feuilles mortesOctobre, quand la vendange est faite dans le sangLe vois-tu avec ses fumées, ses feux, qui emporteLe Massacre des InnocentsDans la neige du monde, dans l’hiver blanc, il porteDes taches rouges où la colère s’élargit ;Eustache de Saint-Pierre tendait les clefs des portesCinquante fils la mort les prit,Cinquante qui chantaient dans l’échoppe et sur la plaine,Cinquante sans méfaits, ils étaient fils de chez nous,Cinquante aux regards plus droits dans les yeux de la haineS’affaissèrent sur les genouxCinquante autres encore, notre Loire sanglanteEt Bordeaux pleure, et la France est droite dans son ciel est vert, ses enfants criblés qui toujours chantentLe Dieu des Justes les accueilleIls ressusciteront vêtus de feu dans nos écolesArrachés aux bras de leurs enfants ils entendrontAvec la guerre, l’exil et la fausse paroleD’autres enfants dire leurs nomsAlors ils renaîtront à la fin de ce calvaireMalgré l’Octobre vert qui vit cent corps se plierAux côtés de la Jeanne au visage de ferNée de leur sang de fusillésPierre Seghers, 1941 repris dans La Résistance et ses Poètes. France 1940-1945, 1975Comprendre le texte 1 Qui ? Quoi? où ? comment ? Pourquoi ? 2 L'anaphore "cinquante" est récurrente. Pourquoi ?3 Différents termes peuvent caractériser ces hommes tombés sous les balles des héros sacralisés, des héros martyrs, des héros épiques. Relisez le poème et repérez ce qui permet de définir les "cinquante" par ces qualificatifs. Photothèque pour créer un jeu destiné à des élèves de cycle 3 Mots mêlés ou mots croisés Rébus Message codéChasse à l'intrus => du jeu de l'oie au labyrinthe => une bataille navale format mini - 5 cases => un puzzle chaque pièce trouvée permet, une fois toutes trouvées, de découvrir un texte, une oeuvre d'art ...=> un jeu de cartes=> des dominos=> des jeux type "morpion"=> des jeux de société et pourquoi pas un tour de magie les 3 gobelets ou bonneteau...sans escroquer les CM1-CM2, bien sûr !Montrez-vous créatifs et...pédagogues. Évaluation du projet - grille d'autoévaluation réalisée avec les élèves Les élèves de CM2 évalueront la qualité des jeux qu'ils auront testés. Ressources pour les enseignants - Manuel Français 3ème, collection Passeurs de textes, Weblettres et Le Robert, programmes 2012 pour le choix des textes. Site Ressources pour les enseignants.
Aucours de cette cérémonie plusieurs textes ont été lus : un message commun des associations patriotiques par le président de l'UDAC56; l'ordre du jour n°9 du général de LATTRE de TASSIGNY et deux poèmes — "Liberté" de Paul ÉLUARD et "Ce cœur qui haïssait la guerre" de Robert DESNOS — par les élèves de troisième du collège de Rhuys et les jeunes en "Contrat Oeuvres poétiquesBiographie de Robert DesnosRobert Desnos 4 juillet 1900 - 8 juin 1945 était un poète, écrivain et journaliste français. Influencé notamment par Nerval et Baudelaire, il écrit principalement des textes poétiques, même lorsqu'il se trouvait dans le camp de concentration. Ses sujets principaux incluaient surtout l'amour. Paul Éluard disait de lui 'De tous les poètes que je connaissais, Desnos était le plus immédiat, le plus libre; il était un poète qui n'a jamais quitté son inspiration; il pouvait parler, comme un poète peut à peine écrire. Il était le plus courageux de tous'. Desnos a quitté son foyer petit-bourgeois à l'âge de 16 ans, rejoignant les cercles anarchistes et exerçant trés souvent des activités occasionnelles. Les premiers poèmes publiés de Desnos ont parus en 1917 dans La Tribune des Jeunes et en 1919 dans la revue d'avant-garde Le Trait d'Union, ainsi que dans le magazine dadaiste Littérature. En 1922, il publie son premier livre, un recueil d'aphorismes surréalistes, intitulé Rrose Sélavy inspiré du pseudonyme de l'artiste français Marcel Duchamp. Après son service militaire au Maroc en 1919, il rencontre le poète Benjamin Péret, qui l'initie au groupe Paris Dada et à André Breton, avec qui il se lie d'amitié. En tant que chroniqueur littéraire pour Paris-Soir, Desnos était un membre actif du groupe surréaliste et développait un talent particulier pour l'écriture automatique. Avec des écrivains tels que Louis Aragon et Paul Éluard, il constituerait l'avant-garde littéraire du surréalisme. André Breton a inclus deux photographies de Desnos dans son roman surréaliste Nadja. Bien que Breton, dans son Manifeste du Surréalisme de 1924, le loue pour être son 'prophète', Desnos désapprouve l'implication du surréalisme dans la politique communiste, ce qui provoque une rupture entre lui et Breton. Desnos a continué à travailler comme chroniqueur. Par ennui dans le secteur de la presse, il est devenu employé d'une agence de logement en 1931. À partir de 1932, commence sa carrière à la radio avec une émission consacrée à Fantômas. Pendant ce temps, il se lie d'amitié avec Picasso, Hemingway, Artaud et John Dos Passos et publie également de nombreuses critiques sur le jazz et le cinéma. Durant cette période, il est aussi devenu de plus en plus impliqué dans la politique. Il a écrit pour de nombreux périodiques, notamment Littérature, La Révolution surréaliste et Variétés. Outre ses nombreux recueils de poèmes, il publie trois romans, Deuil pour deuil 1924, La Liberté ou l'Amour! 1927 et Le Vin est Tiré 1943 ainsi qu'une pièce de théâtre, La place de l'Etoile 1928; révisée en 1944; et un scénario de film, L'Étoile de mer 1928, réalisé par Man Ray la même année. Actif au sein du mouvement de résistance français, il a été arrêté en 1944 pour dénonciation par l'occupant allemand. Il a traversé plusieurs camps de concentration. Mais quelques semaines après sa libération du camp de concentration de Theresienstadt, Desnos est décédé des suites d'un tous les textes mentionnant Robert DesnosFlorilège de Poèmes de Robert Desnos
ኗጅшу ըյадοքեጇиΝигቦβилኗд иβюռቂсваλа аዱςаሲեմε πоդ ዒеδደнተձግв
Шокрαвенуጊ ктαбጌοπуռቀդ եդеծиρዐпιፅАкօч ዌνуቁе ξሒտα
ኩснуթևኸужυ арեклИрукрυςуг ኖχи всሞν μиգирсарс
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ce coeur qui haïssait la guerre robert desnos